Titre
Gioco del Biribissi
Catégorie
Jeux de hasard
Matériel et technique
gouache sur papier collé sur bois
Description
Les racines du Gioco del biribissi, un jeu gênois, se trouvent probablement en Catalogne, où le hoca est apparu vers 1600. Le hoca était un jeu de hasard joué sur une feuille de papier divisée en 48 cases décorées chacune de symboles différents. Un nombre égal de petits billets en papier étaient roulés et placés dans un sac pour servir au tirage des numéros gagnants. Ce jeu était largement répandu au 17ième siècle en France. Cependant, des dispositions prohibitives suivirent rapidement. La dernière ordonnance est datée de 1717 et marqua la fin du jeu. Malheureusement, il n'y a aucune preuve matérielle de l'existence du hoca, seule la littérature nous en donne un aperçu. La frontière entre le hoca et le biribissi est mince. Le Gioco del biribissi apparait au 17ième siècle à Gênes. En Espagne, il est appelé birbis tandis qu'en France le jeu est mentionné pour la première fois en 1719 sous la dénomination de biribi. La version italienne se composait d'abord de 42, puis de 36 cases alors que la variante française en comprenait 64 ou 70. Avec le pharaon (un jeu de cartes) le biribi a souvent été mentionné dans les chroniques du 18ième siècle, comme celle de Casanova connu pour avoir été un joueur passionné. Le mécanisme de jeu est assez simple : un tableau permettait aux joueurs de placer leur(s) mise(s) sur un ou plusieurs numéros de leur choix. Comme à la roulette aujourd'hui, il était possible de parier sur deux ou quatre numéros, sur une colonne, une rangée ou une même une diagonale. Au 18ième siècle, les thèmes ont fait leur apparition (fruits, armoiries, ...) et formaient d'élégantes compositions illustrées. Le générateur de hasard est également très simple. On utilisait des petits billets numérotés, en nombre égal à celui du tableau. Ils étaient roulés et placés dans un sac, d'où l'opérateur de jeu les tirait à l'aveugle. Toutefois, les manipulations frauduleuses n'étaient pas exclues. C'est pourquoi, les billets ont été placés dans des "olives", des tubes en bois percés. De même, sur l'ouverture du sac, a été fixé un dôme d'ivoire, avec une ouverture sophistiquée, dans lequel l'opérateur amenait une olive. Le joueur qui avait choisi le numéro ainsi tiré, gagnait son pari. Comme à la roulette, le gagnant recevait un multiple de sa mise inférieur au montant total misé, de sorte que l'opérateur empochait un (généreux) bénéfice.
Thierry Depaulis, Les origines de la roulette, dans Homo Ludens, Der spielende Mensch, III, 1993, p. 115-117.
Date
vers 1800
Lieu de création
Venise, Italie
Nom de l'objet
Biribissi
Dimensions
7,3 × 66,9 × 66,6 cm